Les KPIs : Mesurez pour mieux avancer
- Arnaud MAUDUIT
- 24 avr. 2023
- 3 min de lecture
Les indicateurs de performance (KPIs) sont au cœur des décisions IT modernes. Mais comment les choisir et les exploiter efficacement ? Découvrons ensemble l’essence de ces outils indispensables.
“Ne s’améliore que ce qui se mesure”. Cet adage, alternativement attribué à Lord Kelvin ou Antoine-Augustin Cournot, est la source philosophique de l’acronyme dont nous parlons aujourd’hui : les KPI, Key Performance Indicator, ou Indicateurs de Performances Clés.
Trois termes, à la fois très génériques, mais qui nous sont personnellement très spécifiques tant ils sont présents dans nos vies professionnelles.

1. Comprendre les KPIs
Un indicateur est une mesure ou une appréciation décrivant la valeur d’une grandeur. Un taux d’occupation de disque dur est un indicateur, tout comme l'appréciation de votre position relative par rapport au Nord magnétique.
Le terme de “performance” fait référence au rendement d’un processus, dont les indicateurs vont décrire les produits et les ressources. La performance informatique va concerner des indicateurs comme, respectivement, le nombre d’exécutions d’un programme et son taux d’utilisation CPU sur la durée d'utilisation.
C’est là que le mot “Clé” revêt son importance. Relever un indicateur n’a de sens que s’il est utilisé. La vocation de tout indicateur de performance, c’est d’aider aux décisions visant à optimiser le rendement du processus - ce qui implique l’existence d’un décideur.

2. L’importance des KPIs à chaque niveau organisationnel
Pour un responsable d’application, il est important de connaître le point de contention des systèmes face à la charge. La surveillance de la ressource associée constitue un KPI technique, matérialisant le risque et donc un élément factuel pouvant être présenté lors de réunions de planification projet / budgétaire.
Pour un directeur des systèmes d’information, la qualité de service est un agrégat complexe d’indicateurs de disponibilité des systèmes pour leurs utilisateurs. Mais ce KPI lui permet de rendre compte de manière synthétique de la qualité du service rendu.

3. SLI, SLO et Budgets d’erreur : Les KPIs avancés
La raison d’être de toute application informatique, si toutefois il en était une commune à toutes, est de contenter son utilisateur. Et c’est là qu’interviennent des KPI particuliers, les SLI, Service Level Indicators. Ils rendent compte du niveau de service fourni. Choisir le bon SLI dépend de la finalité de l’application.
Les SRE, Site Reliability Engineers, experts de ces questions, composent des indicateurs synthétiques à partir de temps de réponse, de taux d’erreur, de volumétrie, de disponibilité et de durabilité.
Couplés à des objectifs, appelés SLO, la synthèse de ces indicateurs permet de concevoir ce que nous appelons un Budget d’Erreur, propre à une équipe, matérialisant la tolérance des utilisateurs de l’application à ses aléas.
De ces budgets et des prévisions d‘évolution découle une indication directe quant à un dilemme fondamental des équipes DevOps aujourd’hui, à fortiori quand elles sont auto-organisées selon un framework Agile : l’arbitrage entre vélocité et fiabilité - entre innovation et qualité.

4. KPIs : Outil décisionnel au service des DevOps et DSI
Ces indications sont cruciales lors des grands moments décisionnels des DSI, qu’il s’agisse des CAB, Change Advisory Boards, où l’on décide des risques acceptables, et des Sprint/PI Plannings, où il faut décider de la priorisation des travaux.

5. Nos principes pour des KPIs efficaces
Chez RunReal, nos valeurs nous font suivre les principes suivants lors de nos propositions :
Excellence : Toujours avoir un KPI qui ne soit pas “cappé”, qui permette de rendre compte de la qualité de votre offre - particulièrement si votre objectif est d’être au top - ainsi que de mesurer vos progrès.
Efficience : Ne pas multiplier les KPI. Même si un KPI est souvent insuffisant, dépasser les 5 KPI est contre-productif, d’autant que certains seront redondants en termes d’informations.
Respect : Ne vous cachez pas derrière vos KPIs. Si un problème dans vos processus ne s’y reflète pas, il faut certainement les revoir - pas l’inverse. Il y a nécessairement une raison. La découvrir permet de transformer le problème en succès.
Réalisme : Inversement, remettez régulièrement vos KPIs en question. En plus d’éviter les déconvenues, souvenez-vous qu’un indicateur n’est pertinent que s’il est utilisé.